Salon ConakryArt 2002
HOROYA
N5997 du jeudi, 5 décembre 2002
POUR LE RAYONNEMENT DES BEAUX-ARTS
Mobiliser et sensibiliser les décideurs politiques, les bonnes volontés, sponsors autour de la nécessite de promouvoir et de développer la création artistique dans notre pays et même au-delà des frontières nationales, telle est la toile de fond du salon Conakry art 2002 qui a ouvert ses portes jeudi dernier a l'hôtel Camayenne. C'était en présence d'une forte communauté Russe présente en Guinée avec a la tête, le Directeur General de Rouski Alumini et celui de la Compagnie des Bauxites de Kindia . On y a note également nombreux artistes, sculpteurs, céramistes, et visiteurs étrangers.
Plus d'une soixantaine de tableaux, savamment décores dans des styles particulièrement originaux selon la sensibilité des artistes expose sur des thèmes relatifs s a la vie quotidienne a l'environnement allant jusqu'aux choses les plus abstraites. Et le visiteur le moins attentionne le perçoit au premier coup. Des messages philosophiques et éthiques chez les uns, métaphysiques et dogmatiques chez les autres, le tout harmoniser par des tons et des couleurs en disaient long sur l'esprit de créativité de ces 12 artistes constituant en effet la crème de la compagnie des artistes de Guinée. Dans la salle d'exposition tout comme dans le jardin, on a pu voir et contempler des animaux sauvages sculptes avec dextérité. L'ivoire, le bois rouge ou en ébène entièrement couverte de vernis de Abdourahmane CISSOKO et de Ansoumane TRAORE ont prouve que ces 2e éditions des " Sons et couleur " n'est pas que peinture. Ils expriment tous en effet le surréalisme, le symbolisme, des courants d'idées qui traduisent parfaitement la sensibilité de l'artiste. Devant ses tableaux somme tout captivants, Michel Christophe Sovogui explique qu'il est tout d'abord figuratif avant de rappeler que l'artiste est fonction de son environnement. " Il peint ce que je pense être vrai. Le rôle que je me fixe, c'est d'immortaliser ce que je ressens " A la fois Céramiste et peintre, Michel expose les lieux communs de la voie traditionnelle avec une fantaisie remarquable que sert une palette tantôt lumineuse et chaude, tantôt obscur et froide. Ses tableaux varient de la cueillette des dartres a les écoles coranique en passant par les Zawagui et autres instruments traditionnels. Les techniques utilisées se résument aux pinceaux, aux couteaux aux huiles sur toile " L'artiste doit se défouler ", martèle t-il en s'éloignant dans les rayons. A quelques mètres de la une autre artiste aux talent fabuleux, Irina CONDÉ fait son irruption. Travaillant a base du tissu africains, bogolans malien et indigo du fouta cette dame expose un visage multiple du fouta : La beauté, le savoir, la sagesse. Cela ne l'empêche pas de respecter dans son, dessin les principes classiques de composition en déployant une imagination picturale qui continue a fasciner plus d'un. De l'avis de l'artiste c'est tout l a Guinée qui y est représentée. " Je veux traduire la sagesse, l'humilité et l'amour du peuple de Guinée que j'ai longtemps côtoyé
Dans cette Kyrielle ouvres d'art, le public a été également impressionne par le travail des jeunes élevas de certaines écoles de la capitale. Ces tableaux axes sur la lutte pour la paix et contre la pauvreté sont le résultat d'un mois d'intenses travaux avec des artistes sénégalais récemment en séjour a Conakry. Rappelons qu'au cours de ce séjour, une exposition commune d'ouvres d'arts et un atelier de dessins en faveur des élèves ont été organises. C'est visiblement cette démarche qui a donne un coup d'accélérateur a la compagnie des artistes de Guinée, qui, aujourd'hui lance un appel a tous pour l'organisation très prochaine d'un grand salon annuel de l'art plastique de Conakry. La même préoccupation a été réaffirmée par Kaba Traoré le porte-parole de la compagnie, lors de la cérémonie d'ouverture qui a d'ailleurs coïncide avec les 2e anniversaires de la compagnie. Pour sa part, le Directeur National de la Culture a replace l'événement dans son contexte tout en regrettant la fermeture de l'école des beaux-arts qui a connu des hommes de grandes renommée tels que Mamady FALL et autres. C'est pourquoi dira Saidou Dioubate ce retour relance une partie importante de la culture guinéenne, " des heures de gloire que nous avons connues depuis longtemps ". Il a par ailleurs salue la vitalité du groupe. Pérenniser un tel événement au bonheur des générations serait une bonne chose pour ce pays dont la richesse et la diversité culturelle se passe de tout commentaire, parvient a articuler un expert étranger.
Notons enfin que quelques heures après l'ouverture du salon Conakry art 2002, les artistes ont anime un point de presse au cours duquel chacun a plaide en faveur des centimes additionnels pour stimuler les peintures sculpteurs, tous les artistes.
Quant aux deux sponsors CBK et Rouski Alumini, ils ont tout a tour magnifie la créativité et le talent des artistes. La CBG pour sa part, s'est engage a tout mettre en ouvre pour le rayonnement des beaux-arts. De toute évidence ?ouvre d'une vie univers magnifique interaction être art et nature, espace symbolise et méditatif, tous y est pour revisiter les mythes et les légendes. Quasiment pressentes en Guinée a travers les foires, musées ou ateliers, ces détenteurs d'un savoir-faire artisanal, souvent ancestral attirent de plus en plus un public pus large.Thierno Fode Sow